Pour aborder ce travail il m’a semblé indispensable de nous faire voyager à travers la kabbale hébraïque et la kabbale chrétienne : la pratique kabbalistique étant une démarche mystique inhérente à l’homme qui s’élève vers Dieu…c’est l’interprétation du monde, de ses origines, la croyance en un Dieu infini créateur de TOUT. Chaque Être, chaque élément de l’Univers aussi petit soit-il est porteur d’une étincelle de Feu de la Divinité qui le pousse à évoluer.
Ensuite j’aborde l’aspect historique : à savoir le monde juif à l’arrivée d’IESCHOUA.
Suivi de l’enfant IESHOUA puis l’Homme JESUS : Qui est-il ? Que représente-t-il ? Est-ce une légende Un mythe ? Est-il le Sauveur attendu ?
IESCHOUA nom écrit en 5 lettres hébraïques est issu d’un autre terme composé de 4 lettres IOD HE VAV HE , soit IAVE, séparé en 2, en son milieu par la lettre SCHIN , il est écrit à ce sujet « …Comme l’Ange Conducteur sépara les Israélites des Egyptiens lors du passage symbolique de la Mer Rouge, le SCHIN sépare 2 par 2 les 4 lettres du Tétragramme Initial, exprimant le Dieu vivant, le Dieu du Monde, le Dieu manifesté ».
Selon la tradition juive les lettres ne sont pas que des outils graphiques pour transcrire une langue. Les 22 signes sont des entités, des symboles, des personnalités complexes…. elles créent le monde nous renvoyant ainsi à l’origine de l’univers et des hommes. La métaphysique, la cosmogonie, la philosophie, l’anthropologie passent par le canal de l’alphabet…Ainsi nous prenons conscience que les réalités traditionnelles et scientifiques ne s’opposent pas… nous Maçons nous savons qu’il n’existe pas qu’une réalité mais des réalités, plusieurs réalités peuvent, donc, cohabiter. Accepter cette cohabitation c’est accepter les différents niveaux de lecture du monde.
Les lettres hébraïques sont comparables aux idéogrammes chinois, celui qui transcrit n’est qu’un vecteur… un outil qui crée une Energie (rappel de notre 12ème degré dans lequel nous avons appris que la main et l’esprit doivent travailler ensemble : la main lutte contre la matière, l’esprit lutte contre la pesanteur de la conscience, afin que nous devenions des Êtres justes, miroirs du cosmos).
Les consonnes du nom sacré de Dieu sont au nombre de 4 : Y, H, V, H, nom ineffable et ineffaçable (à tel point que pour les kabbalistes : conserver une lettre abimée est préjudiciable).
D’après les juifs, le tétragramme YHVH, est le nom que choisit Dieu pour se révéler à Moïse dans le buisson ardent. Le Talmud mentionne que seul le Grand Prêtre pouvait prononcer le tétragramme avec l’intonation correcte, dans le Saint des Saints, à Yom Kippour uniquement.
YOD est la plus petite lettre de l’alphabet hébreu mais c’est une des plus importantes.
Il est lié au nom ineffable de Dieu puisqu’il commence son tétragramme. C’est une sorte d’atome qui construit tous les autres graphes hébreux ; Sa forme particulière une main qui donne, une main qui façonne, indique l’activité divine. Dieu est le Devenir Suprême SCHOLEM.
Son graphisme particulier ramène au point fondamental, le point 0, acte minimal qui commence tout trait.
Ce punctum est le centre de la circonférence d’un disque dont on ne connaît pas le diamètre. Au même titre que les astrophysiciens qui remontent le temps sans relâche il m’évoque incontestablement l’Univers précédant le Big Bang quelques instants avant son explosion… Lors de l’instant primordial le feu secret jaillit, porteur et passeur de l’énergie principale, il est « le Verbe en acte qui illumine et crée le monde afin que la vie soit perpétuelle et formulée ». Ce point peut donc être considéré comme le départ du Tout….mais en même temps, pour les kabbalistiques, il est le Tsimtsoun ou la contraction majeure du divin, énergie atomique invisible opérant en toute chose….Alors ce presque rien est comme une graine laissée par Dieu…. L’amour étant le feu secret de l’œuvre (ce qui fait dire à F. CHENG « dès l’origine la création implique du côté de Dieu une forme de souffrance, la Création est de la part de Dieu non pas un acte d’expansion de soi, mais de retrait, de renoncement…Dieu a accepté cette diminution, il a vidé une partie de son être…c’est pourquoi Jean dit que l’agneau a été égorgé dans la constitution du monde…)
10ème lettre de l’alphabet hébreux, il indique la fin d’un cycle, et en même temps l’ouverture vers la multiplicité….les Chinois disent « présence du Un dans les 1000 choses » et Schwaller de Lubicz écrivait « première décade qui renferme toutes les possibilités, neuf unités groupées autour de l’Unité divine et incompréhensible »
HE : 5ème lettre de l’alphabet représente un homme dans une attitude de prière, un orant en pleine conscience de la transcendance et tentant de communiquer avec elle.
La prière est donc à la fois humilité et dignité. Humilité car l’homme comprend qu’il n’est qu’une poussière d’étoiles perdu dans l’immense cosmos (en priant on implore). Dignité car elle est Parole : face au chaos la prière donne à l’homme, par un travail intérieur, une prise sur son destin. La lettre He est le graphème du son H aspiré qui exprime le Souffle…la Vie (en hébreu les niveaux de l’âme s’expriment par différentes qualités du souffle : l’esprit se dit roua’h).
Son importance est considérable dans la formation du nom du patriarche Abraham et de la matriarche Sarah, car avant l’acceptation totale de leur vocation d’être le Père et la Mère d’une nouvelle nation et de fonder le monothéisme, ils s’appelaient respectivement Abram et Saraï… les 2 personnages clés de la Bible se voient pourvus d’un He qui marque la présence du souffle divin dans leur nom.
Ainsi la tradition y décèle la complémentarité des 2 sexes pour accéder au divin. Les 2 He cumulés donnent 10, valeur numérique du Yod qui signifie le pouvoir, la puissance de Dieu. Sa valeur numérique 5 le place au 5ème jour de la création où arrivent les animaux qui ont reçu l’ordre « de croître et de se multiplier », il est par conséquent le symbole de la création bénéfique
VAV (simple extension du Yod) signifie crochet (ou clou). Sa forme verticale indique un lien entre la dimension humaine et la dimension divine… communication donc entre la lumière et les ténèbres. Il est la lettre Force qui conduit au sublime et, en même temps, celle qui nous ramène à des niveaux inférieurs (monde de la dualité, celui de l’humain).
6ème lettre de l’alphabet hébreux il se retrouve dans le symbole même du peuple d’Israël : l’Etoile de David à 6 branches. Cette figure est la superposition du monde d’en haut et du monde d’en bas, du fini et de l’infini, de la physique et de la métaphysique, de l’esprit et de la matière… union des contraires permettant la liaison entre divers univers et à ce titre il est le nombre de l’harmonie
Le Yod 1er élément du tétragramme est une sorte d’atome que l’on ne peut diviser : sans cette forme absolue de point, le divin (que la lettre représente) ne pourrait jamais exister, il resterait dans un monde inaccessible. Le VAV, son allongement par un trait vertical est comme un câble tendu, et sa verticalité évoque le rouleau où est calligraphié le Pentateuque. Ainsi le VAV est le symbole de la Torah considérée par les kabbalistes comme l’intermédiaire entre l’humanité et le monde divin
Un nouveau nom sacré issu d’IAVE va remplacer le tétragramme sacré pour donner IESCHOUA par incorporation de la lettre SCHIN en son milieu. Pour Pic de la Mirandole « la lettre SCHIN s’apparente au feu christique et modifie le sens d’IAVE quand elle est incorporée au milieu… c’est l’incarnation du Verbe divin, l’effusion de la lumière par la descente du Fils de Dieu, le Christ Jésus ». Plus proche de nous, D. BERESNIAK écrit « le tétragramme s’accomplit dans le pentagramme. Ainsi le nom d’IESCHOUA unit l’humanité à la divinité et apporte la rédemption ».
Vingt et unième lettre de l’alphabet Hébreu SCHIN (avec ALEPH ET MEM) est la 3ème lettre mère. -Chacune correspond aux 3 parties du corps : au fluide aqueux du ventre est associée la lettre MEM. Au souffle vitale de la poitrine –l’air- est associée la lettre MEM, et à l’intelligence de la tête (le feu) est associée la lettre SCHIN -. Ainsi la lettre SHIN venue s’immiscer dans IAVE signifie qu’une faculté nouvelle est offerte aux hommes : celle de pouvoir clarifier leur conscience.
Le hiéroglyphe qui symbolise SCHIN est la flèche lancée vers le but. Flèche composée de 3 ou 4 YOD. Elles sont telles des étincelles divines animées par la puissance de Dieu. Depuis le commencement des temps, la perfection divine dirige inéluctablement l’Homme vers le but assigné par Dieu … Par conséquent, il est possible de comprendre que SCHIN soit assimilé à un attribut divin qui stimule en un mouvement ascendant le désir spirituel afin que l’humanité progresse vers un but meilleur…
L’alphabet hébreu se scinde en 3 groupes de 9 lettres. La symbolique numérique définit les unités de 1 à 9 par le Monde des Principes ; les dizaines de 10 à 90 par le Plan de l’Incarnation ; les centaines de 100 à 900 par le Plan Cosmique. Or la lettre SCHIN qui a 300 comme nombre cardinal est agissante sur le Plan Cosmique. Sa nature essentielle est le mouvement générateur de la conscience cosmique. La présence de SCHIN dans IESHOUA confirme que l’attribut dynamique de la divinité encourage la recherche et l’évolution spirituelle afin que l’Être cosmique (c’est-à-dire chacun d’entre nous) soit sauvé….
La différence fondamentale entre IAVE et IESCHOUA réside essentiellement dans l’adjonction de la lettre SCHIN à IAVE. Cette nouvelle lettre doit par conséquent signifier qu’un événement important s’est passé au point de le symboliser par une lettre représentative…IESCHOUA caractériserait donc la venue de l’Homme Jésus, RUCHIN écrivait « Par rapport au tétragramme le nom de Jésus est un progrès, c’est grâce à lui que le tétragramme devient prononçable, grâce à l’adjonction d’une cinquième lettre le SCHIN…ainsi le tétragramme s’accomplit dans le pentagramme… ainsi le nom de Jésus IESCHOUA unit l’humanité à la divinité et apporte la Rédemption »
Pour les kabbalistes chrétiens le nom sacré de Dieu, le Père non différencié et unique, s’il se manifeste par son fils le Christ Cosmique, doit se séparer en 2 : en mettant au centre du nom sacré la voyelle SCHIN … Ainsi le nom du Père devient celui du fils et forme le nom IESHOUA, c’est-à-dire Jésus Christ, l’incarnation du Verbe de Dieu. Pour Jean, Jésus est la Parole de Dieu puisque c’est avec elle que Dieu a crée l’Univers, puis ce Verbe s’est incarné dans le fils ; en d’autres termes Jésus est un Être qui existait avant sa naissance physique. Né au sein de Dieu il est appelé à y retourner : son existence entière du début à la fin plonge ses racines au cœur du Mystère Divin
Il m’a semblé intéressant de faire un détour, non sans importance, sur le graphisme à haute valeur symbolique du SCHIN : il peut porter 3 ou 4 couronnes (ou flèches) ….c’est selon…
Avec ses 3 Yod on pourrait lui trouver une ressemblance avec une langue et saisir, alors, pourquoi l’Esprit Saint descendit sous forme de langues de feu sur les apôtres. Sa forme ternaire exprime la triade en mouvement : tel le mouvement des générations de Pères avec Abraham, Isaac et Jacob. Pour certains commentateurs du ZOHAR les 3 Yod sont les premières sephirot : KETHER, source de volonté et des diverses forces qui font agir l’âme de manière inconsciente, HOCKHMA, origine de la compréhension intuitive, BINAH, faculté d’analyse et de synthèse de l’intelligence.
Au cours des temps SCHIN a porté différents noms dont celui de « lettre du monde à venir ». Ce SCHIN serait la lettre du Messie, par elle il corrigerait tous les problèmes du monde ( ?)
Pour les kabbalistes, le SCHIN à 3 YOD représente la dimension révélée de la Torah, à 4 YOD, il est le symbole de la dimension cachée de la Torah…. Il semblerait, donc, que les kabbalistes médiévaux, au sujet du SCHIN à 4 YOD, auraient eu une prescience extraordinaire : elle serait la lettre manquante dans notre monde actuel et serait révélée et insérée dans la Torah à la fin des temps ….. Réflexion très personnelle : devons nous nous attendre à une nouvelle ère ? A la naissance d’un nouvel âge ?
La tradition avance que les 3 YOD habituels sont les 3 patriarches Abraham, Isaac, Jacob ; les 4 YOD du SCHIN mystique et messianique pourraient être les 4 matriarches : Sarah, Rébecca, Léa et Rachel…ainsi l’ère messianique instaurerait-elle une reconnaissance de la part féminine de l’humanité !
Certains maîtres demandent à ce que les 2 formes de SCHIN soient inscrites dans les TEFELIN (petites boîtes que portent les juifs sur la tête au moment de la prière du matin) Leur fabrication est très codifiée et la calligraphie des passages bibliques qu’ils contiennent est réservée aux SOFERS – rabbins orthodoxes-, qui sont les seuls à connaître les techniques d’écritures)
Le symbolisme du SCHIN est le feu. A la fois, chaleur et lumière, il est le principe de vie qui anime tous les êtres. Cette double réalité en fait donc l’élément essentiel de la métamorphose de la matière, (par matière j’entends aussi bien le métal que l’Homme).
Le feu inscrit dans le Verbe manifeste l’amour initiatique du Créateur. Le Feu – Amour conduit donc tout être de l’inconscience à la conscience. Il est Elévation dans le sens d’une illumination (la Pentecôte chrétienne n’a pas d’autre signification : chacun reçoit le feu pour devenir lumière à son tour). Le Dieu est donc le commencement d’un nouveau processus : en Egypte Ancienne à l’instant où le candidat, au terme de son voyage initiatique, recevait la lumière osirienne il devenait un Nouvel Osiris, un Lumineux, un porteur de MAAT symbole de la lumière, l’Harmonie Universelle.
En d’autres termes IAVE représente l’essence de l’Ancien Testament que perpétuent les Juifs : c’est le Verbe qui permet à l’Homme de s’élever par la connaissance de Dieu.
IESHOUA utilisé par les kabbalistes chrétiens, caractérise le Nouveau Testament : c’est la descente de Dieu dans l’Univers humain par son fils tout amour, le Christ ou IESHOUA …. Ce qui faisait dire à Jean de Patmos « …Et le verbe s’est fait chair. Et il a demeuré parmi nous. Et nous avons contemplé sa gloire… gloire qu’il tient de son père comme fils unique, plein de grâce et de vérité…Dieu, nul ne l’a jamais vu. Le Fils, l’Unique, qui est dans le sein du Père, Lui nous l’a révélé…. »
Faisons un peu de géopolitique :
Le monde dans lequel apparaît IESCHOUA est un monde en crise. Le juif est un « judéen » citoyen du royaume de Juda avec pour capital Jérusalem ; Le judaïsme est une poussière de communautés dispersées dans le Proche et Moyen Orient. Certes l’unité religieuse paraît constituer le ciment du Judaïsme, mais elle n’est pas non plus sans problèmes. Politiquement, il n’y a pas d’Etat juif : ce sont les grands empires qui, successivement, occupent et administrent ce qui est leur province juive.
D’abord les Perses –Cyrus libère les déportés de Babylone (référence à notre 15ème degré) et encourage la reconstruction de Jérusalem et de son Temple. 200 ans plus tard, Alexandre le Grand bouscule l’empire perse. A sa mort, ses successeurs se partagent son empire. Les Juifs passent alors sous la domination des Ptolémée égyptiens puis sous celle des Séleucides syriens. L’un des leurs entreprendra une politique d’hellénisation en procédant à la désacralisation du Temple de Jérusalem, lequel est pillé (c’est la lutte des Maccabées). Puis vient l’époque des Hasmonéens.
A partir de 63 avant notre ère, Rome est installée en Egypte, et en Syrie. Ainsi la Judée, la Samarie, la Galilée sont intégrées à ses conquêtes.
Pour des motifs historiques et économiques la totalité du peuple juif n’a jamais séjourné en terre d’Israël… La complexité politique qui règne en terre d’Israël entraîne parallèlement la complexité des langues (hébreu ou langue de Canaan- langue liturgique et théologique-, Araméen, Grec, Latin (l’écriteau apposé sur l’ordre de Pilate au sommet de la croix portée par Jésus était rédigé en hébreu, en grec et en latin). En même temps sous l’influence grecque, les idées évoluent, de nouvelles conceptions apparaissent notamment en ce qui concerne la mort et la notion de l’au-delà.
Le Temple est le centre vital du peuple juif et son clergé joue les premiers rôles dans une structure théocratique qui unit étroitement les concepts de nation et de religion (similitude toujours d’actualité avec l’Islam, notamment en Iran). Le Temple de Jérusalem est le cœur de la nation juive. La destruction du Temple en l’an 70 représente une véritable tragédie nationale. Ce site était le lieu où devaient être accomplis les gestes de l’Alliance entre YAHVE et son peuple : Toute la vie religieuse s’exerçait en son sein. Sa chute entraîne celle de la classe sacerdotale qui exerçait son pouvoir religieux et politique.
Ainsi les juifs se retrouvent sans guide, sans point de repère. Ils vont être obligés de repenser radicalement leur religion pour trouver une manière de pallier à l’interruption brutale de l’activité culturelle. A ce séisme, seuls 2 courants vont survivre : celui des pharisiens et celui des Judéo chrétiens.
L’arrivée d’IESCHOUA
Israël attendait un sauveur, l’attente messianique grandissait au fil des temps. Les juifs étaient humiliés comme ils ne l’avaient jamais été depuis leur retour de l’exil, car Ils tombaient malgré eux sous le joug romain… ce sont des opprimés, des pauvres souvent réduits en esclavage et considérés juridiquement comme un objet appartenant aux maîtres…condition misérable donc de ceux qui l’écoutaient.
Un oracle du premier millénaire prédisait (attesté par un psaume) qu’un roi juste viendrait et que sous son règne il n’y aurait pas d’injustice : Ce roi serait le Messie… nouveau David qui restaurerait le royaume d’Israël, royaume terrestre …et en même temps en Sacrifiant sa vie il assurerait non seulement le salut de son peuple mais aussi celui de l’humanité entière.
IESCHOUA (un doute plane sur sa date et son lieu de naissance) fut éduqué à Nazareth, ville cosmopolite, à la fois centre littéraire et artistique. Au cours de sa petite enfance il y vécut dans un milieu familial simple et libéral. Son éducation, sa curiosité, sa propre ouverture d’esprit lui permirent d’avoir une parfaite connaissance des « Arts Libéraux « : La sculpture sur bois, la Musique, les Sciences, l’Astronomie, l’Astrologie, la Philosophie, la Médecine, la Thérapie…. Pour acquérir ces connaissances il n’hésita pas à se déplacer en Egypte, en Grèce, et en Inde.
L’éducation qu’il avait reçue, les expériences acquises au cours de ses longs voyages lui permirent de mettre en pratique, à son retour, ces idées nouvellement acquises et expérimentées. Pendant le peu d’années que dura son sacerdoce il choisit de participer à l’émancipation de l’Homme, convaincu qu’il était que l’ignorance rend esclave… que la gnose rend libre… La connaissance donne à l’homme les clés nécessaires pour se délivrer de ses scories et atteindre sa partie céleste : connaissance de SOI d’abord (rappel du connais-toi, toi-même) puis la connaissance du TOUT.
Pour lui ni l’Eglise, ni l ’Etat ne travaillaient dans l’intérêt de l’humanité sauf en ce qui concernait leur propre intérêt. Il entreprit donc de développer la conscience individuelle, car en toute circonstance la première place doit revenir au forum intérieur, lieu de délibération de Soi avec Soi …que l’on appelle la conscience morale. Il dénonçait ouvertement ceux qui siégeaient en haut lieu (notamment le sanhédrin : haute cour de justice dirigée par un grand prêtre et composée de prêtres et de scribes aux champs d’activité extrêmement vastes) et dont les actes officiels étaient teintés de mobiles plus ou moins suspicieux.
Ce qui le caractérise le mieux c’est la liberté qu’il s’octroie vis-à-vis de tous adoptant une attitude que l’on peut qualifier de révolutionnaire : pour lui la loi n’a de raison d’être que si elle permet la transformation intérieure de chacun.
Après avoir été nommé RABBI, puis GRAND RABBI par le Conseil de la Congrégation … ses idées novatrices déclencheront, malgré lui, de la jalousie … entraînant des complots… des intrigues…. des trahisons dans le but de le faire juger….Il subira, donc, un simulacre de procès suivi de l’exécution la plus humiliante qu’il soit : celle réservée aux esclaves et aux voleurs. Condamné à mort, il dut porter sa croix jusqu’au lieu du supplice, le Mont GOLGOTHA (point de départ de sa résurrection et du fondement de la religion chrétienne). Selon les Evangiles, cloué sur la croix, il y poussa son dernier soupir en réitérant sa confiance envers le Très Haut (qu’il nommait ABBA) clamant «Père pourquoi m’as-tu abandonné ?…puis… Père en tes mains je remets mon esprit » … vivant ainsi son idéal, l’Amour Absolu, jusqu’à la mort….
On est en droit de se poser la question : Qui est Jésus ?… Prophète ? Serviteur ? Messie ? Christ ? Fils de Dieu ?
Il annonçait la bonne nouvelle, mais il ne dit pas qu’il était fils de Dieu. Au cours de sa courte vie Il sillonna le pays en faisant le bien, suscitant partout l’émoi, soignant mais ne faisant pas de miracle. Il brisa et transgressa les habitudes. Il annonçait des idées nouvelles qui mettaient le monde en mouvement. A la place du principe de la force et de la violence (la loi du Talion), il mit en place le Commandement de l’Amour sans distinction….En dépit de toutes les énigmes et de toutes les obscurités le concernant c’est une gigantesque histoire d’amour entre Dieu et nous les Hommes qui s’est écrite…c’est bien sûr, à notre niveau, une histoire incompréhensible qui nous submerge.
Sa mission envers ses Frères était à l’époque comme aujourd’hui : guérir le malheur, enlever les angoisses aux méprisés et aux exclus, les inviter à la table commune, transformer la haine et l’hostilité en amour et faire de l’ensemble de l’humanité une société de solidarité universelle.
Ce n’est pas le moindre des paradoxes si Jésus a sans doute involontairement changé la face du monde, son message ayant donné naissance a une » religion » dont la vocation est universelle (tel est le sens du mot catholique).
En fait il apparaît comme un idéaliste dont le leitmotiv est l’Amour du Prochain (en maçonnerie nous parlons de Fraternité : Mon semblable auquel je suis reliée donne un sens à ma vie… hors projet, hors société, l’amour s’étiole …il est voué à la mort).
Si les droits de l’Homme sont nés en Occident c’est parce que l’Occident était chrétien Certes le message des Evangiles s’enracine dans la foi de Dieu, mais le Christ enseigne une éthique à portée universelle : justice et partage, non violence, liberté de choix, fraternité humaine. Le Nazaréen n’est pas à proprement parler le fondateur du christianisme : il est juif, il croit en un Dieu unique celui de la Torah, il vénère YAHVE, il respecte la loi juive. Fidèle à ses racines, il déclare selon Matthieu « n’allez pas croire que je sois venu abolir la loi des prophètes, je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». C’est un véritable message sur la nature de l’homme, ses obligations, ses devoirs.
Qu’on le reconnaisse ou pas, il est devenu l’origine ( qui pour moi est le Yod) d’un mouvement devenu un facteur important de l’histoire du monde.
Réflexions Personnelles :
1-La notion de sacrifice
Le sacrifice assure la circulation d’un courant qui va du ciel à la terre et de la terre au ciel, c’est en fait l’énergie universelle.
Du point de vue initiatique, sauver le monde c’est faire que la création ne retourne pas au chaos, il faut donc obligatoirement le mariage du terrestre et du céleste… mariage qui implique le sacrifice… c’est pourquoi Mircea ELIADE écrivait « chaque sacrifice répète l’acte primordial de la création et garantit la continuité du monde » …Le Christ Rédempteur, pour les croyants, en est la plus belle preuve étant le porte parole investi de la toute puissance de Dieu
2- Ceci se passait il y a 2000 ans. De nos jours, nous sommes en droit de nous poser la question suivante: le monde a-t-il changé ?
L’histoire des Hommes n’est-elle pas toujours la même ? Ne sommes nous pas toujours esclaves de nos travers : jalousie, corruption, domination, pouvoir…. liste, hélas, non exhaustive ?!….Il existe toujours sur notre chemin existentiel une tendance à résister à la libération. Les idéologies meurtrières, assassines actuelles demandent une conversion urgente, sérieuse et consciente des cœurs de tous les hommes (surtout des Puissants) en vue d’une renaissance spirituelle et morale ainsi qu’un engagement renouvelé pour construire une vie plus juste et plus solidaire, où les pauvres, les faibles, les laisser pour compte, les exclus soient au centre de nos préoccupations, par conséquent de nos actions afin qu’ils trouvent leur place…afin qu’ils retrouvent leur Dignité. C’est constation est un appel, un véritable SOS
Bien sûr il est difficile de connaître l’historicité véritable de Jésus car il y a une différence marquée entre l’Homme Jésus et le Christ de la foi ; dans les textes anciens, le fait réel est souvent imbriqué dans le fait légendaire, pour Herbert ZIEGLER « les fondamentalistes tentent souvent de revêtir leur Christ de l’habit historique de Jésus, les biblistes, eux, établissent une séparation nette entre une personne qui avait une existence réelle limitée dans l’espace et le temps et une fiction qui a été inventée pour édifier une mythologie et un culte à mystères « Selon lui c’est l’apôtre PAUL qui a été l’incitateur de cette évolution alors qu’il n’avait pas connu le Jésus historique. Sa foi avait uniquement besoin d’un sauveur mourant et ressuscitant comme celui qui est vénéré partout dans les religions à mystères car c’est à sa mort sur sa croix que c’est accompli le rachat des péchés engendrant la Rédemption pour toute l’humanité. Les chrétiens, près de 2 milliards dans le monde, fondent leur foi et leur salut sur la mort sacrificielle de Jésus…..
Pour les Musulmans : le Coran est la Parole même de Dieu.
Pour les Juifs : la Loi (la Torah) est la Manifestation de la Parole Divine
Pour les Chrétiens Jésus/ Ieschoua assure une jonction, un pont entre l’humain imparfait et le divin parfait, ineffable. Le Christianisme serait alors une religion de la personne. Jésus opère une désacralisation du monde matériel au profit de l’Intériorité de la vie spirituelle. Il invite l’homme à dépasser l’extérieur nécessairement pluriel et concurrentiel pour l’introduire dans la spiritualité intérieure, singulière et universelle.
Dieu est un Mystère Insondable mais IESCHOUA/ Jésus quelque puisse être sa nature a révélé que Dieu (invisible ? ou visible c’est selon….? Chaque homme étant placé en face de soi-même) est Amour et que quiconque aime est né de Dieu…Pour les Croyants, Dieu Principe unique s’est manifesté sous 3 formes : comme Père (ABBA) au moment de la Création du Monde, comme Fils en s’incarnant en Jésus, comme Esprit en illuminant les Esprits. La Trinité n’empêche pas l’unité de la substance : la métamorphose d’une branche engendre un arbre…En somme : Père, Fils, Saint-Esprit sont une seule et même substance qui s’est étendue mais… non pas une seule et même personne (vision qui nous rapproche des Emanations de l’Arbre Séfirotique…ou Arbre de Vie qui puise sa lumière dans le ciel et qui n’est autre que l’éclair divin pénétrant le créé par les 10 attributs de la connaissance créatrice).
IAVE… IESCHOUA : passage du quaternaire au quinaire… autrement dit passage de la matière 4 à la lumière 5… par un changement de plan nous passons de la matière inconsciente à l’esprit d’Amour…..
A la fin de ce petit exposé ai-je le droit de penser qu’IESCHOUA, l’Homme Jésus, porteur de valeurs éternelles, par conséquent du Feu Divin Créateur, est venu stimuler le réveil d’un monde manifesté en proie à une sorte d’amnésie sur les sources sacrées de toute vie … Notre planète Terre dans un infini Cosmos, est selon la philosophe Simone WEIL, « faite de l’Amour même de Dieu » ….En l’état actuel de mon avancement je ne qu’adhérer à cette pensée.
J’ai Dit
S.°. Cannelle
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