La lune, le soleil
sont deux astres qui se répondent plus qu’ils ne s’opposent, à l’Ori.°., du Temple.
Regarder et comprendre, analyser et apprécier leurs qualités respectives, leurs interactions, suppose que, préalablement, nous mettions de côté la première pensée binaire qui nous vient à l’esprit, à savoir : Le soleil est masculin, la lune est féminine.
Humain, debout, les pieds sur le sol de Kem, la tête dans l’espace-Air, et les yeux rivés sur ces deux astres, nous devons les apprécier autrement qu’en ne les réduisant à cette simple acceptation d’esprit : Le soleil est masculin, la lune est féminine, un point c’est tout !
Dans la grammaire égyptienne, la lune n’est pas écrite avec la précision apportée par le signe hiéroglyphique du féminin.
En hébreux le soleil, comme la lune, est considéré comme un nom masculin.
C’est du latin que vient la particularité de préciser que le soleil est masculin tandis que la lune est féminine.
Je prends ces deux luminaires séparément ;
Le soleil se situe à la colonne du Midi, et il participe à la poursuite des travaux que les Compagnons, se doivent d’engager étant donné l’importance et l’immensité de ce qui s’offre à eux.
La lune se situe à la colonne du Septentrion, et si elle « baigne les sanctuaires endormis », elle abonde de ces doux et blafards rayons, le travail des Apprentis, rendant l’ombre de l’atelier moins obscur.
Le soleil, comme il est représenté sur des bas-reliefs, inonde de ses rayons terminés par des mains, tous les êtres qui bénéficient de sa splendeur, Splendor Solis.
Ce soleil est considéré comme la représentation de RA ou de RE, selon les dynasties successives, et comme Principe créateur, de par sa fonction de transmission d’énergie, de chaleur, qui éclaire le travail des humains, qui participe à leurs illuminations dans le sens de la transmission éclairé qu’apporte la recherche dans la poursuite de la Vérité, et de comment la mettre en œuvre, comment la faire vivre, comment user de cette énergie infinie, comment initier l’envie et le désir et le transmuter en pensée créative et en action.
Energie infinie tant que notre but et les moyens que nous mettons en œuvre sont purs !
Le soleil éclaire tout un chacun, la terre, l’insondable cosmos, les fixes et les mobiles (les planètes et les étoiles) d’une manière unilatérale, universelle.
Ces rayons alimentent donc la photosynthèse, comme l’absorption de la vitamine E par nos corps, s’infiltrent au travers des masses des océans, ou dardent sur les collines sableuses du désert son impitoyable chaleur.
RA ou RE (ou AMON –RA ou AMON –RE), n’a pas pour autant conservé l’exclusivité de son rayonnement.
Pour nos Anciens, RA se décompose en trois aspects :
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Au matin : KHEPRI – le scarabée –bousier, qui roule la boule de crottin dès le matin, dans laquelle sa progéniture voyage et se nourrit, ici représenté dans une attitude anthropomorphique…
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… Ici dans la barque de RE Mandjet, la barque du matin |
A midi : RA-HORAKTHYS (Horus « solarisé »), dans la barque de RE …
La « main solaire » se termine par une croix Ankh, croix de vie que portent en leurs mains les déités, croix de vie-union des cœurs, croix de vie- union de la procréation-génération.
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Au soir, c’est ATOUM, dans la barque du soir Mesketet |
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Durant les 12 heures de la nuit la barque emmène RE-HORAKTIS- et AMON-RA au travers de la Douat (ici avec AMENHOTEP II offrant des boissons dans des coupes)
En ces trois « entités », ou aspect des Neters successifs, le Soleil resplendit comme il resplendit sous notre latitude privilégiée dans notre Région Sud.
Esotériquement, les trois déités qui sont cités ne font qu’un ; et encore ! je ne cite que ces trois car il peut y avoir bien d’autres aspects solaires dans d’autres représentations, sous d’autres aspects, pour d’autres expressions afin d’attirer l’attention sur le couple PENSEES-ACTIONS, force de toute sagesse et resplendissant de beauté.
En leurs aspects et en leurs missions, ils sont à la fois les initiateurs, créant la vie, puis, la nourrissant, permettant qu’ils deviennent les symboles vivants auxquels on se réfèrent, comme on choisirait de suivre tel ou tel panneaux indicateurs, tel chemin de vie, tel enclenchements successifs de pensées-volontés-actions (Sagesse-Force et Beauté)
Mais ce soleil nourrissant peut aussi être destructeur tant l’équilibre de son rayonnement est fragile.
D’où SETH, le fils du couple GEB-NOUT, qui règne sur le désert et la terre rouge, frère de OSIRIS et époux de NEPHTYS.
Il n’y a donc pas qu’un côté aux choses mais plusieurs, et aucun côtés –ou aspects- ne doit être volontairement, sciemment, oblitérés, parce que c’est ainsi dicté par notre réflexe de survie.
On ne veut pas voir de ce côté, on ne veut pas en entendre parler, ni le côtoyer, ni même le regarder en face, alors qu’il est nécessaire de l’affronter en face et de le combattre.
Le soleil est également représenté sur de nombreuses gravures alchimiques, avec d’ailleurs la Lune, comme si ce couple était indispensable à l’œuvre. Ne dit-on pas que « le Soleil est le Père, la Lune la Mère du Grand Œuvre ?».
Quelque fois ces deux astres sont de chaque côté de la gravure, quelque fois entremêlés, la lune dans sa forme de croissant, épousant la rondeur du soleil ardent, ou dans un autre sens, un demi- soleil ardent s’inscrivant sur une lune pleine.
S’il y a bien un aspect de la lune intéressant parmi tant d’autre, c’est que la lune ne se choppera pas de coup de soleil à trop fréquenter le soleil !
Alors suis-je contradictoire en indiquant ici cette valorisation parentale ?
Non, cela fait partie du principe de Genre cher au Kybalion.
« Le principe de genre se manifeste en masculin ou féminin dans tous les plans du réel ». Le principe de Genre et pas du Genre…
Soit une acceptation de rechercher au-delà de la seule et arbitraire limite que nous avons en esprit, et qui se borne à classer en masculin, féminin, père, mère.
Si au début j’ai fait appel à votre discernement en vous « détournant » du principe Masculin vs Féminin, c’est qu’il y a bien d’autres « choses » à comprendre pour apprécier la présence de ces deux amis-amies, disposés à l’Ori.°.
Quant est-il de la Lune en Egypte ?
« Iâh est son nom ! », aurait pu nous dire un dramaturge connu.
« Seigneur du disque blanc, dirigeant la maison des Dieux dans les Etoiles ».
Lié à Thot, Iâh rappelle que la lune vie sa propre vie, en croissant, et en
décroissant, influant sur le climat comme sur les humains,
influant un désir de renouveau et de bourgeonnement ;
tous pousse avec la Lune : le blé… comme l’ivraie… ;
tous ce qui pousse nécessitent les ondes lunaires et les A.°., ne sont exempts
de son influence,
et pour ne pas être en reste, Khonsou, fils de AMON avec MOUT, est aussi un Neter Lunaire.
Ainsi, qu’il s’agisse d’une déité à caractère féminin ou masculin, cela passe au second plan, le plan principal n’étant pas un « soucis de personnification d’Il ou Elle ».
La lune est la voyageuse infatigable qui accompagne la barque de AMON –RA-ATOUM, durant les 12 h de nuits puis, s’efface, sa tâche accomplie, lorsque le soleil renaît, accueilli par Khepri, l’un des premiers petits animaux qui se réveillent à l’aurore, ses antennes et ses pattes avant dressées comme une offrande, comme nous tenons nos mains ouvertes après la chaine d’union.
La lune n’interrompra pas son accompagnement après que l’Apprenti soit devenu Compagnon, puis au-delà.
Son influence, qui aura permis à l’Apprenti de travailler sa pierre à l’état brut, à l’abri des rayons dardant – donc sous une énergie et une douce lumière adaptée à son apprentissage- se poursuivra parce que l’Apprenti aura pris l’habitude de méditer avant de travailler, de penser avant d’agir, de calibrer ses efforts pour durer dans la difficile tâche de se tailler soi-même.
La lune fait un peu suite à la sortie du cabinet de réflexion, et une fois « reçu la Lumière », permet de calmer les rétines et les nefs optiques, qui ont inconsciemment été éblouis par l’étoile flamboyante qui a brillé un court instant, et dont on ne comprend pas l’importance.
L’enlèvement du bandeau, c’est un tel soulagement après tant d’épreuves…
Pour les égyptiens la lune, dans sa forme de croissant, était la représentation d’un couteau recourbé, symbole de ce qu’il faut trancher, dont il faut se détacher ; Et là on retrouve la volonté de dépassement de « son soi-même connu sur l’heure », pour se dénuder de ses vieilles peaux, et paravents, savamment tissé depuis des années.
Iâh a été aussi considéré comme psychopompe céleste, accompagnant les défunts, prémices de ce qui sera, pour d’autres dynasties, Osiris ou Khonsou.
Là on s’aperçoit qu’à travers les siècles, les périodes, les dynasties, les époques, le fond reste, les supports changent, les actions se poursuivent, le principe créateur en tous ses aspects se peaufine, s’anime, se privilégie une image symbolique permettant « de mettre le doigt dessus », plutôt que de tendre le doigt et de cacher… la lune.
S’il en est, il ne faut donc pas séparer ce qui est de genre mais l’additionner dans tous ses aspects comme la croix ANKH nous le propose, réunissant en quelque sorte ce qui est épars de par nos identités masculines- féminines- en se détournant des habituelles et si analphabète idées qui sont «que le mâle est dominant, la pauvre femme est dominée, le puissant d’un côté, la faible de l’autre», ce qui est plus que réducteur au vue de notre conscience éclairée par une certaine étoile fulgurante.
Non ; J’en veux pour preuve, s’il est nécessaire d’en commettre une, de vous parler de SEKMET, épouse de PTAH, mère de NEFERTOUM.
SEKMET est représenté avec une tête de lionne
SEKMET fut envoyé par RE pour châtier les humains « car ils s’étaient rebellés ».
Elle usa de sa force et décima de nombreux humains dans une rage « divine ».
On ne peut pas dire, qu’à ce moment-là, elle était le parangon de la féminité, de la maternité !
Et pourtant elle est mère de Dieu, épouse de notre Démiurge PTAH (Ennéade Memphite), régissant celle-ci en son « Château de Ptah », dans le nome de MEMPHIS.
Pour qu’elle puisse redevenir inoffensive, RE n’a eu pas d’autre choix que de lui faire porter du vin, qu’elle prit pour du sang, et dont elle s’enivra, la faisant alors devenir BASTET, la déesse –chat.
SEKMET est à l’image de la Lune quand celle-ci entre en action et provoque les grandes marées, et est aussi à l’image de la lune quand BASTET se faufile dans les couloirs des maisons de vie.
PTAH est à l’image du « Puissant par essence » qui nous forma d’un amas de glaise, donnant le souffle à nos vies. (Ptah, Potier divin, protecteur des artisans)
C’est à nous de faire en sorte d’amalgamer les forces de chacun des deux lustres (solaire et lunaire), et de s’en accommoder joyeusement loin de toutes souffrances ni déstabilisations.
Accepter sa part d’humanité, quelques soit son genre, tous en restant à la fois PTAH-SEKMET (et BASTET) -NEFERTOUM, équilibre moral, spirituel, engendrant les vertus, et atténuant nos vices, pour continuer à être baigné de l’astre lunaire tout en étant éclairé de l’astre solaire
J’ai dit, Ven.°. M.°.
Frère Patrick
Note liminaire à l’usage des lecteurs du présent travail :
Des images sont présentes et accompagnent le texte.
Dans notre RL Ankh, cette disposition de rédaction avec supports d’images n’est pas acceptée pour la rédaction de planche et ne doit pas servir de modèles pour les Apprentis et les Compagnons.
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