Archives
Catégories

Les Sources de la Connaissance

Une Sœur m’a demandé un jour qu’est ce que pouvait m’apporter le Bouddhisme dans la Franc-maçonnerie ?

Je lui répondis en prenant mes deux mains et en faisant le mouvement d’un engrenage avec tous mes doigts se liant les uns aux autres.

A plat il s’agit du moudra de la présentation.

Après notre  rencontre, en rentrant chez moi il m’est venu à l’esprit cette image

De quoi se compose donc un pédalier de vélo de course ou de VTT ? Comment se transforme l’énergie musculaire en déplacements ?

Que faut-il pour que, sur un vélo, on puisse conserver la pulsion de départ et la transformer en un équilibre précaire, mais constant ?

Il faut plusieurs plateaux et plusieurs pignons.

L’utilisation combinée de ces engrenages par le biais de la chaîne permet de rendre l’énergie consommée en énergie cinétique.

Il en est de même entre d’une part le bouddhisme envers qui j’adhère par convictions spirituelles, et la Franc-maçonnerie que j’embrasse « par tous les symboles vivants que j’ai touché de ma main ».

En rien la démarche de prise de Refuge ou la prononciation de vœux de Guenyen ou de Pratimokta, ne sont antinomiques ou contradictoires avec l’environnement Maçonnique en général et celui bien particulier du rite Egyptien Voie Orientale.

Est-ce juste une sorte d’opportunité qui me fait prendre appuis sur des enseignements bouddhistes pour y voir des concordances, en quelques sortes rassurantes, entre ce que l’on nomment les Mystères Maçonniques, et des sadhanas qui sont des invocations aux déités bouddhiques, eux-mêmes étant une expression-parmi d’autres- des enseignements légués par Bouddha, transcrit par ses disciples et enseignés dans les différents courants du bouddhisme non politique ?

Est-ce une sorte de recherche en symbiose qui me fait agir en Lo.°., comme en méditation, par l’attitude juste que je dois avoir pour participer activement au déroulement du rituel, en étant ici et maintenant, conscient et ouvert ?

Est-ce par paresse confortable que je considère qu’évoquer AMON-RA, OSIRIS-ISIS, lors du rituel, est aussi rassurant que de visualiser la déité à qui est consacré, lu, et mis en pratique la prière qui est spécifiquement dédiée à tels ou telles « divinités bouddhistes » ?

Je pourrais me dire que j’arrive à un stade de la compréhension ou par amalgame pratique je peux confondre Bouddhisme, Franc-maçonnerie, comme je peux aussi additionner Scoutisme, Apprentissage chez les Compagnons du Devoir, et même mon service militaire actif et de réserve.

N’est-ce pas un peu comme si je me couvrais d’un patchwork habillement cousu ou chacune des pièces de tissus représenteraient telles ou telles parties de tous ce que j’ai pu aborder, de tous ce qui m’a été possible de croiser, de pratiquer, d’expérimenter ?

Ainsi quand cela ne me conviendrais pas, je pourrai plus me focaliser sur tels enseignements, délaissant pour un temps- ou pour tous le temps- telles particularités parce que son apprentissage, son explication, ses tenants et aboutissants demanderaient un trop grand effort pour « s’y mettre ».

Ce serait le cas … si j’établissais une hiérarchie entre toutes ces voies d’excellences selon mon bon vouloir.

Et me dire qu’il n’y a point de salut en dehors, par exemple, du bouddhisme par rapport à la Franc-maçonnerie, qu’il n’y a que la vérité du Devoir compagnonnique et que celui-ci prime sur tous les autres Devoirs.

Ce serait un peu comme le piège d’un dogme savamment construit qui m’intimerait de me comporter plus comme étant bouddhiste que Franc-maçon, me consolidant une apparence, me forgeant un état aux yeux des autres, me créant une façade.

Heureusement qu’en cette vie j’ai pu entrer en contact par de multiples voies à la Sagesse qui s’est exprimé par tant de supports, de la prière Scoute au cérémonial de la Promesse, au départ Routier, à la prise de Refuge, aux Serments Maçonniques…

Heureusement que j’ai pu lire et que je continue de lire des livres écrits par des témoins de la Lumière qui se sont exprimés et m’ont convaincu de la présence d’un plus haut que moi, d’une source plus intense qui se répand sans limite de temps et d’espaces.

Heureusement que loin d’un simple hasard j’ai rencontré des personnes qui partagent le pain et le vin de leurs connaissances, de la manière qu’ils ont fait pour moudre le grain de blé de la sagesse, filtrer le raisin de la patience, et s’aguerrir en des domaines peu commun et y trouver de la Joie.

Et heureusement que la mise en pratique des actions bonnes et utiles m’ont été enseigné qu’il s’agisse de faire des bonnes actions, ou qu’il s’agisse de capter son énergie pour commettre le bien en toutes lucidités.

« Fais ce que doit, advienne que pourra ».

Pour arriver à faire ce qui doit être fait, il est nécessaire de s’équiper d’une intelligence du cœur qui soit en prise directe et de plus en plus constante et consciente.

La dextérité intellectuelle et la capacité à créer vont de pair avec une voie juste et équilibré.

Cette conscience est fille de MAAT comme elle est « la  vision pénétrante parfaitement éclairé de la sagesse primordiale », qui se développe par accumulation

Et on ne la fait se développer que par choix librement établi, en toute connaissance de causes pour permettre des effets joyeux car la cause est juste.

Et la première des instructions est de prendre soin de sa précieuse existence humaine.

En cette vie il nous est donné de vivre des expériences de toutes natures, des joyeuses, des tristes, des victoires, des défaites, des difficultés, des facilités, des amours, des divorces, des gains et des pertes.

Bien des énergies s’égarent, beaucoup de questions existentielles deviennent récurrentes, voir obsessionnelles.

Bien des efforts sont réclamés et pas toujours compris en leurs exigeantes nécessités et leurs obligatoires mises en pratiques.

Il y a un tel écart entre la nécessité du jour et la sérénité de garder foi et espérance.

Il y a bien souvent tant d’impératifs à résoudre que ceux-ci réclament une disponibilité telle que cela devient un joug bien insupportable.

Alors comment faire, comment penser, s’organiser et ne pas sombrer ?

La réponse est dans le symbole qui te sert tout à la fois de refuge, d’appuis, de capacité d’absorption de l’énergie qui est là, toujours disponible et devient un bon guide.

Notre rituel permet à plusieurs moments d’acclamer, de nous référencer et de nous identifier auprès d’une source de sagesse.

Par la voie du Ven.°. M.°., c’est l’ensemble de nos pensées qui s’orientent en hommage et en reconnaissance vers l’unique et tout Absolu qui prend soin de nous proposer une relation personnelle par le truchement des paroles et des outils-symboles, par la succession de son intercession pendant les différentes phases des rituels d’ouvertures et de fermetures, en tous et en chacun.

Cette présence anime les FF/SS.°., pendant les rituels d’initiations aux différents degrés.

Cette présence est recherchée également par le néophyte qui accepte de vivre ce qui doit être vécu pour s’en rapprocher, pour en découvrir les arcanes, pour prendre en conscience son expression à travers des symboles qu’il fera sien par la suite.

Durant des sadhanas, les participants procèdent à des mouvements de mains, des moudras, qui vont de pairs avec le contenu psalmodié.

Ce sont des instants d’intensités car le texte parlent d’offrandes par milliers alors que nous formons ces moudras qu’avec nos 10 malheureux doigts.

Mais ces deux mains réunies, ces offrandes sont autant appréciées que le fait de croiser les outils sur le plateau du Naos, ou que de poser sa main droite sur les vivants symboles disposés sur l’autel des Serments.

 Il en est de même lors des cérémonies de Promesse ou de départ Routier lorsque d’une main tendue au-dessus de la hampe du drapeau baissé, de l’autre on forme de ses doigts le signe de reconnaissance, de protection et d’affirmation de sa foi et de sa volonté de vivre, et de faire vivre les arcanes du scoutisme.

Plurielles sont les voies et chemins qui permettent de nous confronter avec nous -même.

Plurielles sont les ressentis par rapport à ces sources de connaissances.

Singulier sera notre propre développement qui ne doit pas être uniquement un mimétisme.

Singulière est notre vie, mais plurielles sont nos actions communes actives et évolutives, car si chacun est unique, tous nous sommes porteurs de la même lumière dont nous diffusons l’intensité que nous avons reconnu, à toutes, tous et à chacun.

Là est la source du partage, issue de la source de la connaissance, issu d’un Absolu que chacun nomme et invoque comme il le ressent le plus sincèrement en lui.

La spirale est montante parce que la spirale est aussi descendante.

Nous somme dans la spirale montante comme la sève se répand au travers du bois de l’arbre

Nous sommes nourris par la spirale descendante sous une forme ou une autre, prenez celles qui vibre le plus pour vous et que vous retrouvez en esprit dans une cascade, une pluie de bord de mer ou un intense balais de nuage aux formes fantasmagoriques.

Ou tout simplement dans les symboles qui vous sont proches connus et appréciés, qu’il s’agisse d’outils du quotidien ayant permis à l’homme de créer des monuments  en hommage au tout premier, de mandalas, de thangkas, de formes géométriques entrainant votre concentration dans l’immobilité de vos corps au repos, en méditation, stable et calme dans le flux et le reflux de vos respirations pendant que dans le théâtre de votre conscience vos visualisations vous permettent de pratiquer Tonglen, ou de vous focalisez sur la Mer-ka-ba.

Ou, stable et d’aplomb, vous vous établissez en la force.

Ou, sans images ni sons, vous ouvrez vos roues aux pétales colorés et demeurez en la Maison de Vie -Kahyala Satom.

En Tonglen vous prenez les noirceurs (maladie, stress, déceptions, …) de ceux qui vous sont proches pour leurs insuffler, à la place, de l’énergie lumineuse et salvatrice dans un échange de respirations profondes comme si vous baignez d’huile sacré la tête de vos amis et amies, parents, proches, frères ou sœurs.

En Mer-ka-ba, vous imaginez votre corps dans une enceinte faite de deux triangles l’un la pointe en haut, l’autre la pointe en bas. Vous imprimez en votre esprit un mouvement circulaire pour le 1er triangle, et pour l’autre, un autre sens.

Vous créez en sorte un mouvement comme celui d’une vis d’Archimède, une vis sans fin dont le mouvement s’amplifie en vitesse et en surface autour de vous.

Vous absorbez l’énergie venant d’un sens dextrogyre, pendant que du sens sinistrogyre, s’échappe vos propres noirceurs.

Ce faisant vous augmentez votre taux vibratoire, nettoyer vos corps éthériques et rechargez votre capacité d’empathie, d’équanimité et de compassion.

Vous reprenez Vie Santé et Force.

Vous gardez Vie Santé Force.

Vous communiquez Vie Santé et Force.

Et d’accumulation en accumulation, de mantra, en acclamations, d’écoute ou de lecture des rituels et de sadhanas, l’affermissement de Soi en la terre de son être humain, passager, en la vie de cette vie, nous fait saisir la croix ANKH à pleine main pour qu’elle nous accompagne jusqu’au bout de nos initiations, nos rencontres, nos lectures, nos Campo Stella.

J’ai dit Ven.°. M.°.

Frère Patrick

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *