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Noé ! où est ton héritage ?

Noé, tu as reçu en commandement divin la mission de fonder une alliance neuve,

Car les hommes descendants de la Genèse première ont fait le choix funeste,

De suivre leurs instincts lourds, d’oublier le précieux leg, la source où l’on s’abreuve,

Préférant jouir au présent des forces de la Terre, des illusions de la matière manifeste,

Facilitant le jeu des obscures divisions, des haines humaines, et des rebelles rancœurs.

Nos lointains ancêtres pactisaient ainsi avec les êtres de l’Ombre, faibles et sans Cœur.

Noé, je te prie à ce jour : mais alors que s’est-il passé pour sans scrupule dériver ?

Ton message et tes commandements reçus de la Volonté même du Créateur

Sont-ils vraiment compris et respectés par ta nouvelle Humanité, issue de tes fils aimés ?

Il semblerait que les hommes ont si peu de mémoire, cédant à l’éphémère et à la Peur.

Il nous faut, nous les hommes de ce temps prométhéen, revivre tes paroles, et méditer

La Puissance de tes réalisations, en Unité avec l’Eternel, tu as donné à tes fils un tracé,

Inédit, chacun marqué par le sceau du Plan Divin : Japhet, Cham et Sem nommés.

Ils reçurent respectivement les trois attributs que l’Humanité devait en action, hériter.

Les peuples qui viendront, auront dans leur essence le patrimoine immatériel

Des enfants de Noé, la marque de leur génie créateur, et le code du ciel.

Il appartient aux hommes de notre ère qui cherchent nos racines et nos génomes,

De renaître ensemble, de faire appel à l’Esprit de préservation que l’on nomme :

Japhet, la Beauté, Cham, la Passion ou l’Ardeur et Sem la Raison ou l’Esprit.

Ces Vertus sont en nous, certes, nous les cultivons dans nos travaux, car épris,

Que nous sommes, par le Beau, la Force Ardente et la Sagesse de nos actes.

Mais combien ont pu abandonner, l’héritage des enfants de Noé, ce Pacte,

En conscience, qui préserve les hommes des folies qui l’assaillent, le tourmentent ?

L’Ardeur, sans sagesse, ni amour de la Beauté, conduit au chaos et enfante

Les pires destinées, qui divisent et détruisent sans raison, toutes les formes de vies,

Servant les matérielles pensées, virus de nos désirs, détournant violement à l’envie,

Le sens de toutes choses, se perdant sans boussole, déconnecté de la vision aimante,

Qui donne aux humains la Force de comprendre, le Monde complexe créé et à créer,

Les liens qui nous relient entre toutes les créatures, souffrant en silence pour se grandir,

Espérant pour élargir sa conscience de vivre, pardonnant le faible et parfois le pire,

S’il veut bien corriger ses vices et ses pulsions, pour revenir dans la Voie et s’amender.

L’Humanité égarée s’est vue victime d’elle-même, plongeant son Créateur et notre mère,

La Terre, dans un courroux irrépressible, dans un ferme destin, et d’une puissance amère,

Les eaux du monde d’ici-bas ont grossi tant et tant que tout fut noyé et disparu presque,

A l’exception élective de Noé, sa famille et les espèces animales sauvés telle une fresque,

Que le Logos voulu conserver, comme une belle esquisse, une œuvre à achever.

Alors que fallait-il protéger, l’Homme Juste, sa descendance, l’espoir au chevet ?

Un seul Homme, semblable à Noé, détient-il la Force confiée par l’Eternel de refonder

Une Humanité revivifiée, fidèle à ses serments, à la promesse de ses fils qui portent

Dans leurs gènes, leurs Noms, la foi dans la Beauté, la Raison et la Sagesse forte ?

Un Homme peut tout et il n’est rien à la fois si son projet et ses actes ne sont sondés

Par aucune âme grande, celle qui voit au loin, celle qui aime haut et qui sert

Au plus bas, les vies qui l’appellent, qui cherchent une lampe au milieu du désert.

L’indicible prouesse de sauver les hommes de Désir, ceux qui réalisent les errances

Des autres, est un Temple à la Vertu, qui se construit pas à pas, pierre après pierre,

Il suppose une Union des lumineuses volontés, qui dépassent leurs figures fières,

Leur moi comme un miroir, pour servir, pour alléger à leur tour les souffrances

Des êtres qui luttent pour survivre, et connaître un jour les chemins de Lumière.

Sauver ou préserver la Vie présent partout fut à Noé la mission inouïe et première

Que Dieu et ses Anges ont conçu, car ils savaient la force de son engagement,

La Loyauté de ses paroles et la détermination qu’il employait, fort de son serment.

L’Arche construite comme un Temple de bois, pour accueillir les vies à préserver,

Solide pour résister aux flots et aux vents qui ont su nettoyer la Terre si souillée.

Ce vaisseau fut une Arche et une Alliance contenant les Vies mêmes, exemples,

Parmi nous, que tout ce qui vit est une divine offrande, donnée à tous, un Temple

De nature, de créatures sacrées, qui valent plus qu’un seul texte, puisque Matrices,

Modèles de l’Amour, que nous recevons en Partage, compagnons d’un sacrifice

Témoins d’une miséricorde immense qui exige de nous un peu de compassion,

Par solidarité d’espèces, nous sommes des vivants pour préserver la Vie et sa Passion.

Alors pourquoi aujourd’hui, alors que notre maison brûle ou bien se noie, on tourne

Notre regard vers nos moi aveugles, pensant sauver surtout nos folles habitudes,

Celles que l’on a accumulé comme l’on garde un trésor et qui sans fin retournent

Les hommes vers leurs plaies, les fruits de leurs tourments, les fausses ambitions,

Qui nourrissent leurs corps des excès de matière, et qui fixent les âmes aux tréfonds

Des ténèbres, pour les tenir si loin de leur véritable espace, irradié de Lumière.

Vouloir s’accaparer les richesses terrestres est un vain but pour une âme entière,

Qui sait que le chemin d’un homme accompli est d’accompagner les Vies

Et non de les détruire, de les posséder ou bien d’en travestir leur tracé à l’envie.

Noé nous a légué la Force de Préserver et de Réparer sans cesse les dérives

De nos frères, petits par leur vision et grands par les prédations commises,

Vivant leurs vies comme s’ils étaient éternels sur terre, alors qu’ils sont mortels,

Comme poussière d’homme que disperse le temps, face à leur vrai Eternel.

Cet orgueil sans mesure est une maladie humaine, oubliant leurs conditions,

Entrainant avec eux toute la création, cette démesure, ce lubris, en tout aire,

Provoque sans cesse la détresse des vies sans défense et nous pousse à l’action,

Pour incarner, en fidèles enfants de Noé, une force nouvelle qui éclaire,

Enseigne et partage le pain du corps et de l’Esprit, pour montrer un chemin,

Où l’Humanité poussive pourra se régénérer et transmettre à ses fils un demain,

De Sagesse, de Raison, de Beauté, à l’image de la Terre reflet d’un Divin Amour,

Où l’Homme fut placé au Cœur d’un projet si ample que sa conscience

L’ignore, sauf s’il aspire à le comprendre, à le décrypter par la science,

A l’aimer par intuition, à l’admirer pour se grandir et à le Partager sans détour.

Noé, ton héritage est en péril, alors combien d’eau, de feu et de vent faudra-t-il,

Sur la terre pour que les humains comprennent que leur sort est toujours lié,

Que leur éco-système est global et que la place de l’Homme est comptée,

Sa Présence est un Don, elle n’est pas gratuite, elle ne tient qu’à un fil,

Celui tissé par Dieu, créateur de tous les mondes, l’homme ne peut le couper,

S’il le fait, qu’il tremble pour ses crimes, contre l’Humanité et sa Divinité !

L’absence de transcendance est un fléau moral, offense à la verticalité.

Renouer avec nos racines profondes est un devoir, pour les disciples de Noé.

J’ai dit,

Frère Daniel

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