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Phylactères selon le TSF Robert Ambelain

Quelques réflexions sur le phylactère…

 

Tout d’abord, en se fiant au schéma présenté, on s’aperçoit que ce talisman définit les diagonales d’un carré long. Deux bandes croisées avec deux écritures différentes, hiéroglyphique et sanskrite (a priori du devanagari ou écriture des dieux). Le croisement des bandes est donc aussi un croisement de cultures (égyptienne et indienne).

Pour l’Egypte, la bande devrait normalement représenter une formule : protection des lieux, purification du sanctuaire, ancrage pour l’évocation future nécessaire à l’accomplissement de notre Rite, ouverture et fermeture des travaux…

Pour l’Inde, l’écriture ressemblant au devanagari devrait faire partie de ce qu’on appelle les Brâhmanas, puisque relative aux rituels spécifiques utilisés dans les hymnes védiques.

Les dimensions du carré long ne sont pas définies, mais symboliquement, cette forme géométrique n’est pas sans rappeler celle d’un temple…donc du temple dans l’homme.

Ce phylactère doit se placer au centre, au cœur du temple. En Egypte, le personnage central qui portait sur lui des objets se croisant au niveau cardiaque était Pharaon lui-même. En tant que lien direct entre les hommes et les dieux (principes divins), il était adombré par SIA (l’omniscience intuitive lui accordant le pouvoir prophétique) et possédait deux symboles de ses attributions terrestres ou pouvoirs, royal et sacerdotal. Il croisait sur sa poitrine le fléau d’Osiris – NEKHEKH, autorité et puissance du Roi nourricier (HOU) et le sceptre-crosse HÉKA, grand-prêtre-berger guide du peuple. Sceptre rayé, comme la bande du phylactère, HÉKA « Celui qui fait vivre les dieux » était lui-même parfois représenté par la silhouette d’un jeune homme, nantie de deux serpents qui se croisent sur sa poitrine et définissant un carré long englobant toute la silhouette…

Plus proche historiquement de nous, ce croisement rappelle un symbole chrétien. Celui de la croix dite de Saint-André, ou l’X de notre frère Ambelain. Cette croix symbolique, au niveau cosmique, pourrait marquer ce mouvement giratoire de notre planète appelé « précession des équinoxes », avec une oscillation comprise entre 22° et 24° (23° ¼) par rapport à l’axe polaire de la Terre (écartement des branches de la croix). Avec 1° de déplacement tous les 72 ans (anges et génies de la kabbale), décrivant un cercle, ce mouvement se reproduit en totalité sur environ 25920 ans. Ce symbole est donc directement à rapprocher d’un système de calendrier céleste, du retour de Sirius-Sothis à son point exact. Ce système de division du temps en cycles rappelle aussi celui des hindous (Kalpa, Manvantara et autres grandes années ou cycles cosmiques). Cette idée est d’autant plus intéressante à creuser, si l’on prend en compte la présence de la pierre cubique à pointe au centre même du croisement. « Dépliée », développée, cette pierre cubique à pointe devient une véritable boussole céleste en rotation, marquant solstices et équinoxes, soleils immobiles et nuits égales.

Partant du principe que les nombres, en ce cas précis du talisman, sont pris sous un aspect ordinal, ils définissent, dans leur forme, une position précise de l’espace-temps. La pierre cubique à pointe, le RAJAS des trois gunas indiens, lieu-force intermédiaire du monde des hommes, devient le point énergétique focal, reliant et harmonisant les forces, ascendante et descendante, SATTWA et TAMAS, solve et coagula, au bout de chacune des branches de la croix…

Cette pierre cubique est enfin le Ming Tang ou palais de lumière de la Chine historique, avec ses 4 salles (4 saisons), ses 12 façades (12 saisons) où l’Empereur définissait les grands axes de l’avenir de sa dynastie en fonction d’un rite précis.

Pour revenir à l’Egypte, les amulettes et talismans étaient utilisés de différentes manières très précises. Si les premières généralement portées sur soi avaient un rôle de protection ou pouvoir personnel, développées par un magicien (ou un prêtre), les seconds étaient des objets fixes, sacrés par un rite, à partir d’une magie astrale. Ce rite devait être pratiqué très précisément, au moment juste, pour lui conférer son pouvoir sacré. La plupart du temps il s’agissait de bandes étroites de papyrus sur lesquelles ont inscrivait un texte magique…Un hypocéphale particulier, cippe d’Horus, carte et bouclier astral, véritable balise spatiale et temporelle reliant le Ciel et la Terre en un réceptacle d’énergie, portail céleste ouvert par la formule adéquate et l’être justifié, l’initié, nécessaire à son activation…

A ce niveau, la pierre cubique à pointe devient le tertre primordial, centre de la boussole cosmique reliant Horus à Seth, Isis à Nephtys, Orion à la Grande Ourse, devenant le SMA-TAOUI des anciens égyptiens.

L’officiant, patriarche grand consécrateur, est donc le « magicien », celui qui refait comme il a été fait au commencement, installant la terre première, la Bety-graine du milieu, au centre du Noun et par ses eaux primordiales définit l’ « Armonia », fille du Bélier Arès et de l’Amour Vénus nécessaire à toute nouvelle loge.

Le phylactère, ligature ou suspension des puissances qui unit à Dieu par la substance de l’âme est le symbole du niwt (niout), carrefour de la ville, lieu de rencontres et d’échanges des frères et sœurs « en esprit », sous l’égide des Neterou, principes énergétiques universels…

Beaucoup reste encore à développer sur le sujet, notamment avec la connaissance des textes exacts inscrits sur chaque bande et peut-être même sur la pierre cubique, mais aussi en tenant compte des paroles sacrées, des couleurs particulières, des déambulations, de la fumigation accompagnant la cérémonie, parfum de suave odeur élevant nos âmes et nous rendant fraternels les uns envers les autres…

J’ai dit:

Frère Marc

 

2 réponses à Phylactères

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