Avant propos, un poème:
Si je parle des cèdres
Des cèdres du Liban
C’est qu’ils sont d’un autre temps
C’est qu’ils ont trois mille ans
Si je parle des cèdres
De leur bois odorant
C’est qu’ils parfument les cimes
De leur essence sublime
Si je parle des cèdres
De leur puissants rameaux
C’est qu’ils vont sur les eaux
C’est qu’ils sont des bateaux
Si je parle des cèdres
Fiers et majestueux
C’est qu’ils sont religieux
C’est qu’ils abritent des dieux
Car ils sont infinis
Les Cèdres de mon pays !
Gladys Chami
Variations phéniciennes, D.R.
Le 22ème degré est une combinaison subtile entre les fondamentaux des rites de métier et les principes de l’initiation chevaleresque : il s’agit d’un rapprochement entre les origines opératives de la Maçonnerie fondée sur l’initiation artisanale et la spiritualité chevaleresque qui enseigne la vertu…. D’emblée, nous savons que l’amour du travail, le devoir et la vertu guideront notre recherche spirituelle. A la fois compagnon et chevalier, personnage à double faces donc, l’initié maniera la hache et l’épée pour construire, (ou plus exactement reconstruire en lui), et défendre le Temple Spirituel, le Temple de l’Humanité… En franchissant les degrés de perfection il coopère à la construction légendaire du Temple de Salomon et construit dans le même temps le Temple de l’Esprit en lui-même et au profit de l’humanité
L’initiation est une progression vers des états de conscience supérieurs… passage des plans au plan, de la multitude à l’unité, du secret au sacré, point de rencontre entre le monde terrestre et le monde céleste, microcosme et macrocosme réunis ….mais cela nécessite travail, humilité, conscience, persévérance, foi dans le sens d’avoir la conviction profonde de se sentir dans la justesse et la discrétion.
Pour représenter cette ambivalence (côté constructeur et côté chevaleresque) le rituel a prévu 2 appartements. Le premier tendu de bleu représente le Mont Liban, le deuxième tendu de rouge (c’est la couleur du sang au sens de sacré, l’essence matricielle) suggérant implicitement le passage à une plus grande intériorité. Ce dernier représente le Conseil de la Table Ronde qui reprend un des mythes fondateurs de l’ordre arthurien
La première partie du rituel est axée sur le travail du bois , ainsi le sol est jonché de haches, de scies, de coins et de maillets….rappel de notre qualité de bâtisseur, exigeante initiation du métier où l’on apprend autant à connaître l’âme humaine que l’âme de la matière. Le travail manuel est le meilleur remède contre la vanité. Le liant c’est le « DEVOIR », le devoir d’être et de créer. L’étude de la nature est indispensable, non pour acquérir un savoir scientifique mais pour maintenir une harmonie entre le ciel et la terre. La voie opérative est un chemin de lutteur, de « guerrier » au sens noble du terme car il s’agit de façonner l’œuvre, de lutter contre la matière ou plus exactement avec elle. L’homme est fait par la matière qu’il travaille. Vincent de BEAUVAIS écrivait « l’homme juste est le miroir du cosmos où se reflète l’invisible. Par la méditation nous nous mettons donc en état de création. Ainsi l’artisan est d’abord un spéculatif. Il met au monde des œuvres qui sont autant de miroirs dirigés vers la lumière. Le désir de l’homme « spéculatif » est de faire vivre l’esprit »
Il faut passer par la matière pour découvrir l’esprit, il n’y a pas de travail spirituel d’un côté et un travail manuel de l’autre. Car par l’union de l’esprit et de la main, le « bâtisseur » devient un homme en voie d’accomplissement de l’œuvre et de lui-même. En construisant il réussit à s’extraire de la marche du temps, contemple les siècles passés en s’extrayant de leur rumeur, s’inscivant ainsi dans la marche de l’oeuvre….il côtoie l’Universel en compagnie de la Beauté.
Les charpentes des édifices sacrés sont des nefs à l’envers qui ressemblent à des bateaux retournés sur leur dernier rivage. Philippe TESSON parlant de la « jungle » décrit le travail extraordinaire des compagnons charpentiers : « c’est un enchevêtrement de poutres ajustées les unes aux autres, sans rivets ni chevilles :un vrai mikado. On ne doit pas crucifier la poutre, l’équilibre des forces , la souplesse du bois et l’intelligence des géomètres suffisent…et de rajouter : pour Notre Dame les 210 tonnes du toit de plomb suffisent sans besoin de planter un seul clou...Toutes ces constructions servent de livre d’or, les compagnons y ont laissé leur signature comme la griffe de l’ours, un signe de passage, un nom symbolique un chiffre magique ou un idéogramme destinés au compagnon suivant….Il appartenait à une confrérie….un compagnon porteur du fardeau secret... »
La forêt est un lieu magique et symbolique pour celui qui comprend le langage des arbres .. Lorsque nous regardons un arbre, nous savons au plus profond de nous-même qu’il n’est pas seulement un végétal classé dans telle ou telle catégorie vivant tant d’années ; en réalité il nous enseigne le sens de la verticalité, nous incitant ainsi à nous redresser, à chercher l’axe de notre vie, à planter nos racines dans la terre et à toucher le ciel de notre faîte .L’Homme est donc celui qui reçoit à la fois le flux cosmique, dont il prend connaissance par l’astrologie, et les courants telluriques qui déterminent l’emplacement de la plupart des édifices sacrés.
Le bois (symbole en Inde de la substance universelle, de la mate ria prima, en Chine, il fait partie des 5 éléments qui correspond à l’est et au printemps) , le bois donc est une matière organique qui vit et donne vie. Les Sidoniens savaient que le bois au-delà de sa dureté est avant tout une matière vivante. Sur le plan pratique, le cèdre a été choisi comme matériau commun à tous ces usages sacrés en raison de son caractère imputrescible et incorruptible. Pour les Sidoniens la pousse et l’abattage étaient toute une science…ils savaient que des fluctuations en fonction des cycles cosmiques (ce que nous pouvons nommer l’invisible) intervenaient dans les propriétés physiques, mécaniques, hygroscopiques. Pour Ernst ZURCHER (chercheur allemand des XX/XXIème siècles ) « L’arbre a la faculté de savoir durer, d’être dur, bâti de matière solide et résistante, et par conséquent d’être « durable ». ..dur, durable : un pas vers l’éternité…il est porteur de tout ce que l’évolution lui a transmis depuis l’origine du vivant. Comme toute forme de vie il est matière, énergie et information incarnant ainsi l’enjeu de transmission et de continuité » C’est un magnifique champ mémoriel et en cela, pour nous Initiés, il est matériau d’exception
C’est ainsi que le cèdre du Liban dont l’origine vient du mont Taurus en Turquie peut être considéré comme un bois d’ exception. Il est un emblème de grandeur, de noblesse, de force, de pérennité et surtout un symbole d’incorruptibilité et d’immortalité. Pour LAMARTINE, ce sont des « êtres divins sous la forme d’arbres ». Pas étonnant qu’il ait été choisi comme matériau pour la construction d’édifices sacrés, tels que l’Arche de Noé, l’Arche d’Alliance, le Temple de Salomon puis celui de Zorobabel (selon les ordres de Cyrus, Darius et Xerxès) ; – pour mémoire la Hache du Prince du Liban porte des initiales, ce sont celles de personnages d’origine biblique liés à l’utilisation des bois de cèdres du Liban pour la construction des différents édifices sacrés, l’art sacré symbolisant l’harmonie entre le cosmos et l’homme.
Petit rappel sur les 3 voyages mystiques :
NOE : Le déluge est à l’image même du chaos du monde, le monde d’en haut est coupé du monde d’en bas. Elohim ordonna à Noé de construire une arche, il était la seule personne qui marchait avec Dieu, le reste de l’humanité était corrompue. Noé y fit entrer sept couples de chaque espèce de bêtes pures et une de toutes les autres espèces de créatures vivantes. Le déluge dura 40 jours et 40 nuits, et tous les êtres vivants furent détruits, à l’exception de ceux qui se trouvaient dans l’arche.
Lorsqu’il put quitter l’arche, dieu offrit à Noé un arc en ciel en signe d’alliance, médiation entre l’ ici-bas et l’au-dessus, pont entre la terre de l’homme et Dieu…’ Alliance (berith en hébreu) entre dieu et Noé pour recréer un monde de paix et d’harmonie..
Au plan initiatique, le patriarche Noé représente donc la Sagesse , car il figure le renouveau et le recommencement….la nouvelle création du monde, la nouvelle vie en devenir ( peut-on traduire par mort et renaissance?). Et par le biais des lois noachites – considérées par la tradition juive comme les lois universelles – il incarne l’alliance de Dieu avec l’humanité.
Au plan symbolique, Noé n’a pas donné écoute aux sollicitations extérieures et a gardé intactes ses énergies à l’intérieur de l’arche, personnifiées par ses 3 fils : Shem, Ham et Yapeth,…Le regard intérieur ayant remplacé le regard extérieur , il a pu poursuivre son voyage de l’esprit. La réalisation extérieure, matérielle et terrestre ouvrant les voies de la réalisation intérieure et spirituelle. (telle est notre recherche)
Question: Peut-on comparer l’arche de Noé à l’œuf cosmique inclus et invisible dans l’étoile Flamboyante – pour celui qui regarde mais ne voit pas, bien entendu – sachant que l’œuf symbolise le siège, le lieu et le sujet de toute transmutation. L’œuf étant une réalité primordiale contenant en germe la multiplicité des êtres . Je me suis posée cette question dans la mesure où le contenant de l’arche et non le véhicule temporel représente la continuité de la vie.
Les textes uraniques de l’Inde content l’embarquement et le sauvetage par le poisson Vishnu, le législateur du cycle actuel, et des veda qui sont le germe de la manifestation cyclique. Un œuf germe du monde posé sur l’eau. En Égypte (Num) une demi-circonférence ayant en son centre un point germe pour indiquer le domaine des eaux inférieures, alors que l’image inverse représente le domaine des eaux supérieures. L’arche renferme donc l’énergie de vie. Jung découvre en elle l’image du sein maternel – car se sont les femmes qui portent la vie – , de la mer dans laquelle le soleil est englouti pour renaître….c’est le vase alchimique (athanor) où se réalise la transmutation des métaux… le cœur où s’opère la transmutation de l’humain en divin…alors peut-on parler de Graal ?
L’Arche d’Alliance : une initiation divine
Il s’agit de 2 tables de pierre reçues de Dieu par Moïse sur le Mont Sinaï : 2 tables de témoignage. Dieu ordonna à Moïse de monter sur le Mont Sinaï pour recevoir les tables de pierre « la loi et la règle que j’ai écrites » …l’écriture était donc celle d’Élohim… Certains théologiens comparent l’’arche au Bari » sacré dans lequel le panthéon égyptien des dieux étaient transportés pendant les processions cérémonielles.
L’alliance du Sinaï c’est le renouvellement de l’alliance d’Abraham avec Dieu (Abraham, père fondateur du peuple juif, descendant de Sem, un des fils de Noé)
Disposées dans l’Arche celle-ci devint dès lors «l’Arche d’Alliance » . Objet de grande vénération elle représentait le trône de Dieu « le trône de Yavhé », Contenant les tables de la Loi et les 10 commandements elle symbolisait l’Alliance entre Dieu et les Hébreux devenant ainsi la présence visible de Dieu, et la matérialisation de la Loi. ..
Ce temple sera monté et démonté à mesure des déplacements. L’Arche suivra le peuple d’Israël dans toutes ses pérégrinations et voyagera parmi les tribus lorsque celles-ci seront fixées à Canaan dans la Terre Promise qui matérialise l’idéal de perfection ; Comment entreprendre un tel voyage si l’on n’entend pas à .l’intérieur de soi la voix de l’éternel devenir. Trois siècles plus tard Salomon fit construire un temple de pierre pour abriter cet écrin de création divine.
Le Temple de Salomon :
Il fut construit à partir d’’une géométrie sacrée, puisque divine ; Il était divisé en 3 enceintes :
Le Ulam renvoie à la terre dans le macrocosme et au corps dans le microcosme. Il est baigné par la lumière du jour
Le Hekal renvoie à l’atmosphère dans la macrocosme et à l’âme humaine dans le microcosme. Il reçoit la lumière du jour de façon plus diffuse.
Le Debir qui renvoie au ciel dans le macrocosme et à l’esprit dans le microcosme ; il est placé dans l’obscurité totale ; c’est dans le débir que réside la lumière invisible de la Présence
Le temple étant à la fois la représentation de l’univers mais aussi celle du corps humain, la progression horizontale de l’initié d’une chambre à l’autre sur l’axe est/ouest symbolise l’accès au monde transcendant de l’initié par une progression sur un premier axe horizontal qui le conduit vers la vraie lumière , la lumière spirituelle qui réside dans le noir du Saint des Saints.
Parvenu au terme de cette progression horizontale, l’accession de l’initié à la transcendance ne peut se faire que par un basculement sur un autre axe, celui de la verticalité, de la profondeur et de l’intériorité donnant accès au cœur et au nom de l’éternel enfoui depuis Enoch (ancêtre de Tubalcaïn et de Noé) sous la 9ème arche, symbole de la caverne cosmique, représentant l’union, la synthèse de la terre et du ciel . (rappel de nos 13ème et 14ème degrés)
Le Temple de Salomon est donc l’archétype du Temple Universel qui symbolise le lieu de progression initiatique vers le centre de toute chose.
Le second appartement
Puis l’initié est introduit dans le second appartement devant une assemblée appelée le Conseil de la Table Ronde, qui a pour mission de « veiller à la partie spirituelle de l’institution et à l’exactitude des proportions, mesures et dimensions, ainsi qu’à la pratique de toutes les vertus qui caractérisent un sage ».
Judicieuse analogie entre la légende de Salomon et celle du Roi Arthur.
Dans le livre 3, versets 13 à 18, de la Bible, on lit ceci « l’Arche d’Alliance qui représentait pour les hébreux l’objet le plus sacré n’avait qu’une tente pour abri. C’est pourquoi Salomon décida de construire à Dieu un temple magnifique dans le sanctuaire duquel trônait le symbole de l’Alliance entre Dieu et le peuple d’Israël »… et par extension entre Dieu et l’humanité
Pour mener à bien son projet, il forma divers collèges, dont les membres avaient à justifier de leurs progrès non seulement dans la science de la coupe, dans celles des proportions, mesures et qualités mais aussi dans la pratique des vertus du sage. Un conseil choisi parmi les membres de ces collèges fut constitué pour veiller à la partie spirituelle de cette institution. Salomon leur donna des règles à suivre qui constituent le DEVOIR.
Ainsi l’édification du Temple, du simple matériau à l’œuvre de maîtrise opérative reste la référence fondamentale, mettant en exergue l‘essentiel pour l’homme : son besoin d’Absolu,
Dans cette deuxième partie nous abordons, donc, deux voies de recherche interactives et inséparables : 1) l’architecture du temple de Salomon ( rappel du 12ème degré) et 2) notre temple intérieur (la chevalerie par le biais des chevaliers de la table ronde). Les deux temples sont représentés par le même plan tracé sur la planche à tracer. Le premier symbolise le macrocosme, le second le microcosme. La connaissance de l’initié étant à la fois la connaissance de soi et celle de l’univers.
Rappel du 12° : A l’instar des élèves de l’école d’architecture fondée par Salomon, l’initié au 12ème degré est reçu dans la « boulomie »… Il n’est plus un débutant : il trace les plans, dessine, crée des formes … il doit, donc, savoir se servir parfaitement des outils contenus dans l’étui (équerre, 3 compas, 1 règle, 1 fil à plomb, 1 demi-cercle). Ces instruments enseignent la rectitude, la sincérité, le travail, l’émulation. …Parvenu devant cette lourde responsabilité de « dessiner » et de « créer » des formes, il prend conscience qu’il ne se présente pas comme un fragment limité du monde mais qu’à lui seul il est le monde dans sa totalité cosmique par sa nature, passage de l’unité à la multiplicité laquelle s’est déployée graduellement à partir de l’Unité divine . Pour aboutir son savoir-faire doit s’appuyer sur des connaissances étendues où les lois de l’univers de la géométrie et de l’algèbre sont à transcrire sur les plans du temple à achever. Selon Galilée « ce livre immense…je veux dire l’univers…est écrit en langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et d’autres figures géométriques sans l’intermédiaire desquelles il est humainement impossible d’en comprendre un seul mot »
Puis du statut de compagnon l’’initié placé devant la Table Ronde devient chevalier : l’épée remplace la hache. symbole de « rigueur et de droiture ». Celle-ci revêt les vertus inhérentes à la chevalerie, qui sont le combat à mener pour la conquête initiatique et la construction du temple de l’humanité. Ainsi l’idée du 12ème degré est celle du plan révélé reconnaissant la part divine en l’homme…c’est le passage du faire au connaître
Pour mémoire la Table Ronde est le symbole du Roi Arthur, fondée sur l’absence de hiérarchie, donnant ainsi un endroit aux chevaliers pour conter leurs aventures (est-ce l’avatar de la boulomie?) Placés sur un pied d’égalité autour de cette table, les chevaliers les plus méritants du royaume s’y réunissent pour mener à bien la quête du Graal (la coupe qui selon la légende aurait servi à recueillir le sang du Christ)
Le Chevalier est un combattant qui engage sa personne et ses ressources au service d’une cause qu’il considère comme affectée d’un caractère suprême : à ce titre, j’ai une pensée émue pour notre frère Arnaud Beltram qui a porté en lui malgré le risque connu, les qualités humaines de droiture, d’amour, du bien, du juste. Il savait que la quête n’est pas suffisante en soi, qu’il faut le don de soi à l’Idéal. … c’était certainement sa quête du Graal, synonyme de mystère … de ce qu va au-delà de l’acquisition du savoir et d’une technique et où l’intellectualisme n’a plus sa place ….il rejoignait les 3 imminents chevaliers et maîtres de sagesse qui pour moi sont : Hiram, Galaad (prêtre lévite, garde de la voûte sacrée, qui a préféré périr plutôt que de révéler un secret) et Yeshua… leur choix aboutira jusqu’à la transcendance du devoir, jusqu’au sacrifice de leurs vies
Le chevalier est fort, vertueux, humble, obéissant dans le sens où il ne fera pas défection à une cause établie en commun . Il sait maîtriser ses passions et en tant qu’expert il sait maîtriser la proportion (la « divine proportion ou section dorée, nombre de l’harmonie) et la dimension. En toutes circonstances, il mettra l’ensemble de ses qualités au service d’une œuvre sacrée qui est l’édification de la perfection humaine.
La connaissance des règles, fondement de l’initiation de métier, ainsi que l’influence spirituelle de l’initiation chevaleresque nous confortent dans notre action en parfaite conformité avec le plan divin. Tel est le message, l’enseignement de ce grade. En tant que Maçons, nous savons que le travail est libérateur, au-delà d’être une obligation sacrée, celle de la montée des degrés, car il est une vraie noblesse débouchant sur un accomplissement. Mais celui-ci n’a de sens que s’il conduit à agir, en l’occurrence créer un lien entre l’homme et l’homme voire crée un lien entre l’homme et sa transcendance.
On comprend ainsi que le corps de l’homme n’est que le temple provisoire de l’Être qui l’anime. Arrêter le tracé du temple et donc de l’homme revient à transcrire une représentation figée, inerte pour ne pas dire morte du temple.
Au cours des millénaires, l’homme est passé du savoir faire à la connaissance du savoir . Pour Saint Augustin, plus un édifice est d’origine spirituelle plus il est à la fois universel et intemporel. Du point de vue architectural, le temple de Salomon condense en un seul édifice les 2 phénomènes : la chevalerie occidentale à la recherche de son idéal spirituel : le Graal et la chevalerie orientale, partie en Terre Sainte pour y chercher les ruines du Temple de Salomon et y construire une cité céleste à l’image de la Jérusalem Céleste.
Conclusion : Rien n’est définitif, tout est en transformation perpétuelle, la vie est mouvement, parfois affrontement. L’initiation doit conduire vers un état de conscience ouvert sur le monde, cette recherche est une pratique auto-transformante qui ne porte de fruits que dans la mesure où notre propre investissement est total. Accomplissons notre devoir parce qu’il est le devoir sans songer à la récompense…la seule voie de discernement pour connaître notre devoir étant la voie spirituelle.
.L’initié est appelé à devenir un soldat de l’Universel et de l’éternel. Devenir responsable devant sa seule conscience, se construire progressivement grâce à la quête spirituelle, éthique personnelle de vie et d’action qui peut quelquefois transgresser les règles établies, je prendrai pour exemple les actions de GANDHI, MARTIN LUTHER KING, MANDELA nommé aussi MADIBA, et plus récemment l’attitude de la petite Greta THIMBER.
L’objet de ce grade est la glorification du travail. Sa pratique est à l’origine de la maçonnerie comme elle est à l’origine de la civilisation, de l’humanité… Sont-ce les bons mots ? J’avoue être très, très pessimiste vis vis de.notre époque et je me pose cette question : sera-t-elle capable d’élever un monument pour l’âme , car il me semble qu’elle est juste capable de convoquer ses techniciens pour s’occuper des décombres !!!
Quant à nous « Maçons et Chevaliers» nous savons que lorsqu’on a élu domicile dans les hauteurs nous n’avons pas envie de traîner dans les vallées. Le devoir n’est plus une souffrance, il est joie et plaisir dans son accomplissement. Ce qui est important c’est l’esprit, le sens et les hautes valeurs philosophiques spirituelles. Le vrai Maçon a le désir profond de transcender les situations miséreuses Essayons donc de vivre sous l’empire de l’esprit pour qu’un jour dans notre pensée, comme dans nos actes, l’esprit se distingue de la matière et qu’ainsi nous puissions participer à la construction du Grand Œuvre
J’ai dit
Soeur Cannelle
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